Ah l’humour anglais ! j’ai adoré celui de Daniel Rodgers dans son article du 19 novembre dans la version britannique du magazine VOGUE ; »Ce sabot de jardinage français, devenu viral, fait fureur dans le monde de la mode cet hiver. »
Vous verrez une stupéfiante vidéo d’un influenceur londonien qui veut s’acheter une paire de sabot chez Straw et on lui annonce qu’il y a plusieurs mois d’attente et qu’il doit s’inscrire sur une liste !!!!
https://www.vogue.co.uk/article/gardana-plasticana-french-gardening-clog
Dommage qu’il n’a pas assez bien lu l’article de la journaliste newyorkaise Emilia Petrarca à qui j’avais accordé un interview en mars dernier :
1/ je ne suis pas le créateur des formes des chaussures de la gamme Plasticana : j’ai eu la chance de trouver dans le « grenier » du dernier injecteur français qui a acheté les droits de marque pour son secteur en 2008 – Humeau-Beaupréau- une variété de moules correspondant à des usages basiques et éprouvés par des générations passées . Par exemple pour ce modèle « viral » que j’ai baptisé Gardana en 2009 il existait avec le marquage UMO sur un des côtés du sabot : je l’ai maintenu pour bien respecter le travail des anciens !!!
2/ Je n’ai pas inventé un plastique « bio dégradable » mais remplacé une part de plastique recyclable issu du pétrole par une part de chanvre dont les pectines donnent une couleur caramel par chauffage du moule de la chaussure La présence de fibres de chanvre est assurée visiblement parce qu’il est utilisé un plastique brut translucide.
2/ Je regrette effectivement qu’il n’y ait pas eu de développement hors du seul secteur chaussure (mes tentatives depuis 2001 sont exposées sur ma page Instagram : @plasticanandre ) et je ne peux que me réjouir de voir cette société devenir moins consommatrice d’objets à jeter pour des objets durables à recycler !! A.R
Voici l’extrait de l’article qui provoque ce besoin de clarification :
« André Ravachol, le créateur de la chaussure – un Français septuagénaire qui se qualifie de « poète environnemental » – tient toujours un blog amateur où il suit l’évolution de sa popularité. Ravachol a quitté l’école à 15 ans dans les années 60, est devenu un beatnik aux cheveux longs vivant dans une communauté du sud de la France dans les années 70, et a récemment confié à Emilia Petrarca (alias Shop Rat) qu’après trois décennies passées dans des mouvements alternatifs – ébranlé par les dangers du sur-CO₂ et de la surexploitation des matières premières – il s’est senti inspiré pour inventer un plastique biodégradable à partir de vinyle et de chanvre recyclés.
Il a fondé Plasticana en 1998, a créé la chaussure et a réalisé sa première vente à des magasins bio en Suède en 2001. Il est assez triste qu’un objet conçu en opposition à la société de consommation soit devenu un produit du système même qu’il cherchait à démanteler. « L’évolution de la marque n’est pas celle que j’espérais », a déclaré Ravachol. « Il faut réduire la monopolisation du secteur de la chaussure. » Hum. Peut-être vaut-il mieux marcher pieds nus. Ou se laisser absorber par la terre. »
